18 mois de prison ferme pour violences conjugales : « elle me force à la taper »


PAPEETE, le 23 avril 2018 - Le prévenu, déjà condamné pour des faits similaires, était jugé en comparution immédiate pour avoir consommé de l’ice et frappé la mère de son fils. L’homme avait menacé sa concubine avec une arme. Il a fallu l’intervention du GIPN pour l’interpeller à son domicile. Il a écopé de 18 mois de prison ferme

L’homme, âgé de 31 ans, avait été arrêté par le GIPN à son domicile où se trouvait également sa compagne. La famille de cette dernière avait alerté les gendarmes après avoir vu le prévenu pointer un colt 357 sur le visage de sa concubine. Il l’avait ensuite emmenée en voiture, laissant penser dans un premier temps que la jeune femme avait été enlevée et séquestrée. Quelques jours auparavant, cette mère de famille sans emploi s’était rendue à la gendarmerie afin d’y déposer plainte pour des violences conjugales.

Face aux enquêteurs, la jeune femme avait indiqué qu’elle et son compagnon, parents d’un enfant de 4 ans, étaient des consommateurs d’ice et de paka. Après avoir chargé son concubin, elle était revenue sur ses propos en expliquant qu’elle était jalouse car son tane avait publié une photo sur les réseaux sociaux en présence d’une autre femme. Elle avait ajouté que le comportement du prévenu avait changé depuis qu’il consomme des méthamphétamines.

Au tribunal ce lundi, le prévenu, qui ne travaille pas et sa balade avec son arme à la ceinture, a tenté de minimiser les faits. Pourquoi avait-il l’habitude de se déplacer avec une arme ? « Pour chasser les poulets de sa maison. » Pourquoi frappe-t-il sa femme ? « Car elle frappe leur fils" et le force donc "à la taper » Comment peut-il se payer de l’ice ? « Grâce au faa'apu. » La lecture des auditions de la famille de la victime a, par ailleurs, permis de dresser le portrait d’un prévenu violent, d’un homme prompt à la bagarre.


Juge des enfants

Avant de requérir 2 ans de prison dont 12 mois avec sursis mise à l’épreuve pendant 2 ans, révocation de la peine avec sursis, obligations de travail et de soins, le procureur de la République s’est insurgé contre ce « tableau de violences habituelles (…) Ce couple est uni dans la jalousie, dans la provocation, dans le déni de la violence. Mais ce sont surtout des parents unis dans la consommation d’ice et de paka. Vous ne méritez, ni l’un ni l’autre, d’être parent. C’est le parquet qui vous parle et qui va saisir le juge des enfants ! L’image que vous renvoyez en qualité de père et de mère, vous n’y pensez pas. Vous aurez le temps d’y penser quand vous n’aurez plus vos enfants ! »

Le conseil du prévenu, Me Ayoun, a déploré les « ravages de l’ice » qui « change la personnalité des gens » et qui a « bouleversé » la relation du couple.

Après en avoir délibéré, les magistrats ont suivi les réquisitions du représentant du ministère public.

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 23 Avril 2018 à 16:52 | Lu 3209 fois